mercredi 7 novembre 2012

Optimisation de la performance sportive: Le flow et l'état mental du sportif

Optimisation de la performance sportive: Le flow et l'état mental du sportif: Selon Mihály Csíkszentmihályi le flow est l'état mental d'opération dans laquelle une personne dans une activité est entièrement immergée...

Le flow et la préparation mentale du sportif


Selon Mihály Csíkszentmihályi le flow est l'état mental d'opération dans laquelle une personne dans une activité est entièrement immergée dans un sentiment d’engagement complet. C'est une immersion résolue qui représente peut-être le nec plus ultra dans l'exploitation des émotions dans le service d'exécution et l'étude. Dans le flow, les émotions ne sont pas juste contenues  mais positives, stimulées et alignées avec la tâche à portée de la main. Le flow est un sentiment de joie spontanée, en exécutant une tâche bien que le flow soit aussi décrit comme un sentiment profond se concentrant rien que sur l'activité et non sur les émotions.
Mihály Csíkszentmihályi identifie les  facteurs suivants accompagnants une expérience de ‘Flow’ :
·        Un objectif clair : le ou les objectifs sont décrits avec des buts atteignables et alignés sur les compétences
·        Une grande concentration sur un objectif défini
·        Une perte de sensations de manque d’assurance
Un retour de sensations immédiat et direct (succès et échecs) permettant d’ajuster le comportement


Selon  Yri Hanin, psychologue de sport Russe, le concept de Flow fait appel à un état dans lequel il y a une parfaite correspondance entre les demandes perçues de l’activité et les capacités de l’athlète. Pendant le flow il perd la notion de conscience de soi et devient complètement absorbé par la tâche en cours

Cela engendre un état dans lequel la performance est vraiment plaisante et gratifiante Un objectif clair : le ou les objectifs sont décrits avec des buts atteignables et alignés sur les compétences

·        Une grande concentration sur un objectif défini
·        Une perte de sensations de manque d’assurance
Un retour de sensations immédiat et direct (succès et échecs) permettant d’ajuster le comportement



Dans la culture asiatique on retrouve également une approche identique au flow ou zone si l’on se réfère à l’expression chinoise Mushin.


Mushin, du chinois w ú Xin signifiant "sans préoccupation", est un état mental dans lequel des combattants en arts  martiaux entrent pendant le combat. Cet état mental se retrouve également pendant une activité Zen permettant d’atteindre un état qualifié "de sans avis", "Sans préoccupation", ‘Crainte’, ou  sans égo.
 Certains parlent de Flow d’expérience au sommet, d’autres de zone, être sur un nuage, être en pilote automatique, être dans sa bulle, jouer comme dans un rêve ou encore l’état de grâce.

Les témoignages ci après de sportifs de hauts niveaux témoignent de cet état :

Le pilote de Formule 1 Ayrton Senna, déclara après sa victoire au Grand Prix du Monaco 1988 : ‘J'étais déjà en pôle position, [...] Soudainement lors de la course j'étais presque deux secondes plus rapides qu'un autre, y compris mon camarade (second) d'équipe avec la même voiture. Et soudainement je me suis rendu compte que je ne conduisais plus la voiture consciemment. Je le conduisais par une sorte d'instinct, seulement j'étais dans une dimension ’

Cet état Idéal de performance est cet état de grâce que ressentent quelquefois les sportifs au cours d’une performance exceptionnelle. Cet état a été peu étudié car il est très difficile de capter et de pouvoir l’analyser et étudier ce moment en direct.

Tout sportif qui a ressenti cet état n’aura de cesse de retrouver ce moment unique et presque divin…

« J'ai connu l'état de grâce pour la médaille d’or de Sydney, une
intensité de la première balle à la dernière balle, avec un engagement
total, une sensibilité extrême, rien ne m'échappait, je voyais toutes les
Moindres alarmes, les plus petites alertes, obéissant vis-à-vis de moi-même.

J'étais dans la zone rouge, j'ai joué avec le feu, à la limite tout
le temps, mais conscient. Quand on est dans la zone rouge, on sait que
si on va un tout petit peu plus loin on paye la taxe, mais j'ai toujours
été à la limite, joueur, calculateur. Pour être joueur, il faut avoir de
l'imagination, et j'ai contrôlé tout cela sans faille.

J'ai eu le sentiment d'être au bord d'un ravin. Oui, je gambadais, je courais à deux cents à l'heure au bord d'un ravin, mes émotions étaient phénoménales,
vécues pleinement, je pouvais tout tenter. C'est après lorsque je suis
revenu dans un état normal que j'ai compris dans quel état j'étais à ce
moment-là.

Franck Dumoulin – Champion olympique de tir au
Pistolet à Sydney, 2000

Pour Pete Sampras lors de sa victoire en finale de Wimbledon contre André Agassi en 1999 : ‘Je ne pouvais pas mieux jouer. Au début et au milieu du deuxième set j’étais déchainé, mon jeu était parfaitement en place que ce soit au service ou en fond de court je jouais dans la zone, j’étais à mon meilleur niveau, tout me paraissait simple’

‘A Sydney, en 2000, j’ai été touché par la grâce, peut être par la grâce de dieu, béni des dieux, sur un nuage, intouchable, réglé comme une feuille de papier à musique’ Pascal Gentil, Taekwondo


Pour Marc Alexandre (équipe de France de judo et champion Olympique) : ‘Le jour J de la finale des jeux Olympiques de Séoul, je suis rentré dedans comme jamais. J’ai senti que rien ne pouvait m’arriver. Je me suis jamais posé de questions. Même dans les moments où j’étais mené, je n’ai pas gambergé, ce n’était pas grave, je ne regardais pas le tableau, pas le chrono, j’ai continué à faire mon travail, rien ne pouvait m’arriver. C’était la première fois que j’étais dans cet état là. Le ciel aurait pu me tomber sur la tête, il y avait une étoile pour moi, là haut qui prenait soin de moi. J’y allais, je n’avais peur de rien….Bien sur ce sentiment d’invincibilité, cet état de grâce, c’est après coup que je m’en suis aperçu, bien après la finale au moment où j’ai fait mon bilan’

Franck C.